Je l’ai achevé. Aujourd’hui, je fume ma première cigarette en écrivant : je ne sais pas ce que je pourrais lire après ça. J’ai été un peu déçu et agacé par les délires sexuels liés à sa sœur lorsqu’il se retrouve seul dans sa maison (j’ai sauté des pages), puis par sa fuite à travers la Poméranie, et par la fin elle-même. Il n’empêche que ce texte m’a marqué, même si je ne vois pas bien l’utilité d’avoir fait de ce personnage un être détraqué par la gémellité, sa sexualité et son enfance (même le meurtre me semble inutile, purement anecdotique, prétexte à alimenter une intrigue qui n’en a pas besoin). Il y a aussi quelque chose d’hollywoodien dans les dernières pages, comme l’apparition soudaine de Thomas… J’ai ensuite jeté un œil sur les critiques de l’époque, dont deux interviews où il ne se dit rien, dont l’une où il est qualifié de « bourreau » (par Littell lui-même, si ma mémoire est bonne). Il n’est en rien un bourreau (ou alors, la majorité de la population allemande l’était)… Avant-hier, Gélase m’a parlé d’un livre de Robert Merle qui donnait la parole à un bourreau ; il ne se souvenait plus du titre ; je l’ai trouvé : La mort est mon métier, inspiré de la « biographie de Rudolf Höss » (biographie ?). Höss n’était pas un bourreau ; tout, mais pas un bourreau… Les Bienveillantes a été traduit aux États-Unis il y a deux ou trois ans, et détesté à la quasi-unanimité...