Lentement, nous sommes redescendus, avec d’infinies précautions. Cette fois, elle était littéralement terrifiée, et maintes fois, j’ai dû l’aider, la retenir, la soutenir, et, à un moment donné, je m’en suis un peu voulu de lui faire supporter cette épreuve. Puis le paysage a retrouvé sa platitude et nous avons mis pied à terre. C’est le rivage, la côte retrouvée. Une partie des passagers a repris le chemin du retour entre les flaques et les mottes. Le reste, mû par une rumeur venue d’on ne sait où, a emprunté la voie de gauche, ont longé le quai, vers un point encore inconnu où l’on disait que la robe de la dame pouvait être touchée. Elle allait donc être là ; nous allions pouvoir l’approcher, pouvoir la toucher. Il y a eu des murmures, puis comme un frisson qui de l’un à l’autre s’est communiqué. C’est à ce moment-là qu’elle s’est rapprochée de moi et, avec un sourire, m’a dit à l’oreille le prénom de sa sœur qui s’appelait Terry et lui était comme une jumelle. Je lui ai rendu son sourire, en gardant au fond d’un tiroir secret, cette histoire encore à inventer où, là, dans ce val de caillasses noires et parmi des fourmis adoratrices, j’aurais séduit la jumelle de Terry...