J'ai dit à Doriane, alors qu'elle me montrait le
magnifique fac-similé d'Étant donné
de Duchamp, que j'étais en train de lire le Kabakov qu'elle m'avait prêté.
C'était faux. En réalité, j'avais oublié son existence. Je l'avais sorti de mon
cartable le deuxième jour afin de faire de la place pour mes affaires de
latin/grec (il est imposant et particulièrement lourd), j'avais commencé à le
compulser dans l'attente de m'y plonger (j'aime beaucoup Kabakov), puis je
l'avais oublié sur ma tablette pour ne lui concéder qu’un œil de
temps à autre, regard qui était à chaque fois la promesse d'un retour. Hier, en
proférant ce mensonge, je me suis promis d'y revenir ; c’est ce que
j'ai fait, suis en train de faire. Je l'ai repris à l'endroit où je m'étais
arrêté dans mon survol : Les Cibles, Le wagon rouge et À
qui sont ces ailes ?