« En l’an 700, on peut évaluer la population du Japon à trois millions ou trois millions et demi. Là-dessus, les serfs constituaient environ 4 à 5 % ; par rapport aux éléments libres, mais sans privilèges la caste dominante était dans la proportion de un à deux cents. La grande masse de la nation était donc formée d’une classe paysanne libre soumise aux impôts. Or, en 1870, sur une population de trente-et-un millions, la caste dominante contenant deux cent quatre-vingt familles de Daimoyo, cent cinquante de Kuge, quatre cent mille familles de Samouraï : en tout deux millions de personnes ; tout le reste, soit quatre-vingt-treize pour cent, était des serfs. Dans l’intervalle entre le VIIIe et le XIXe siècles, les proportions ont donc été complètement renversées ; les 5 % de serfs étaient devenus 93 %, les 95 % des hommes libres n’étaient plus que 7 %. »