Adolphe m’a remis les clefs, j’ai déposé les premiers cartons. Pendant ce temps à Billy, Valentin et Lilas, décidément précieux, attendaient un brocanteur pour les multiples choses dont je veux me débarrasser : prendre le minimum, ne pas m’encombrer… Ma tension montait à l’idée de mon rendez-vous avec Valérie. Le piano était arrivé au matin, j’avais déposé un nouveau lot de cartons, puis je l’avais appelée. Elle m’avait appris que sa mère et sa sœur allaient arriver. « Je ne sais pas combien de temps elles vont rester. » « Je te rappelle en fin d’après-midi… » Ça m’avait abattu. J’avais fait un aller et retour pour de nouveaux cartons et Adolphe était passé prendre quelques uns de ses meubles. L’appartement se vide petit à petit et, au fur et à mesure qu’il se vide, devient mien, je commence à prendre possession des lieux, à me rendre compte que bientôt j’y habiterai. En attendant l’heure d’appeler Valérie, j’avais fait un peu de piano. Curieusement, je lui avais trouvé un son extraordinaire dans mon nouveau lieu. Nouveau lieu. J’avais prévu de le faire visiter à Valérie qui aurait été la première à y entrer et, tout en jouant, je ne désespérais pas que cela puisse encore se faire ; en même temps, je savais qu’elle ne serait pas libre et qu’il allait encore se passer du temps avant que je ne la revoie...