Sur la route, nous avons parlé de Richard. En introduction, elle a eu cette formule : « on a avancé un peu » que j’ai appréciée, ai prise comme un signe de complicité ; aussi le ton qu’elle a employé, sans réel enthousiasme, mais avec suffisamment de conviction pour que je me mette à y croire aussi, pour que j’en parle comme s’il s’agissait de la chose la plus simple du monde à réaliser alors que ça ne l’est en aucune façon, et j’ai beaucoup de mal à me faire à l’idée que Journals puisse se faire un jour. Plus que jamais, j’ai besoin d’un appui, d’une stimulation, et j’aimerais acquérir la certitude que Valérie puisse être cet appui, cette stimulation. Elle est intéressée, c’est un fait, mais je pense qu’il subsiste en elle un doute. Je pense qu’à mon image, elle s’efforce d’y croire ; car je n’y crois pas vraiment. C’est gros, énorme, et j’allais ajouter : trop gros pour moi. Je n’y crois pas tout à fait, mais il faut faire en sorte que les choses avancent et que je montre que je les fais avancer. Je ne pense qu’à ça depuis plusieurs jours... J’ai entamé la constitution du dossier pour une demande de subvention. J’en proposerai la lecture à Valérie pour qu’elle sache exactement ce qu’il en est ; à Richard aussi, afin de le décider tout à fait si ce n’est déjà fait.... J’en ai lu le premier jet à Léo qui l’a trouvé « solide et intéressant »...