Je commence à « regretter ». Le regret ne fait pas partie de mon vocabulaire ni de mon tempérament, mais il est vrai que ce que je ressens depuis hier peut tenir du regret. Je me demande si je ne suis pas en train de me tromper, si je n’ai pas un peu précipité les choses en fixant mon départ à la fin du mois de juin. Je commence à déménager, petit à petit, à apporter chaque jour un peu d’affaires et je me rends compte que les choses se seront pas si simples, autant pour mon installation que pour ma vie à Roubaix avec Éléonore. Je vis avec elle depuis six mois, mais il y avait l’appartement où restaient toutes mes affaires. J’habitais là, mais pas tout à fait. Depuis six mois, j’y suis en période transitoire. J’ai peu de choses à moi ; le reste est partagé : ordinateur, bureau, la pièce*. Le gros va arriver et je ne sais même pas où m’implanter dans cette maison qui si elle est grande n’en est pas moins surchargée, d’affaires et de personnes : Tashi y est pour un mois, Laura arrive aujourd’hui, en mai et juin, il y a les deux locataires qu’Éléonore, pour une raison qui m’échappe, a accepté de prendre et qui occuperont les deux chambres du grenier alors qu’il devait être aménagé après les travaux à la toiture. Elle ne m’a pas consulté ; rien que pour cela, je ne devrais pas déménager. Mais j’ai donné mon accord à Valérie, je ne peux revenir sur ma parole et suis contraint aujourd’hui à m’installer. Mais où, comment ?...

 

* quelle pièce ? (note du 15 septembre 2021)