Mais vu mon attachement à cet appartement et ce qu’il m’en coûte de l’abandonner, il était explicable... J’étais dans la cuisine, face à la fenêtre et donc au mur où il n’y avait pas si longtemps se dressait la bibliothèque et où, à présent, il y avait deux hommes qui s’occupaient à décoller le papier. Je ne voyais pas Valérie. À un moment donné, pour je ne sais plus quelle raison, je suis allé dans le salon. Je l’ai découverte en train de laver le mur où une demi-heure auparavant étaient accrochés trois cadres. Où étaient-ils ? Et je lui ai dit : « Et mes cadres ? » Elle a souri, m’a répondu je ne sais quoi. Elle était juchée sur une échelle plantée à l’endroit où se tenait la table avec la télé et le magnétoscope ; elle les avait poussés, ainsi que les deux fauteuils et la table basse. Je n’ai rien dit, suis retourné à ma place. Lorsque je suis retourné au salon quelques minutes plus tard, le type inconnu était en train de repeindre le mur. Au milieu de la pièce avaient été poussés le sofa et la plante de la fenêtre... Je me suis demandé pourquoi, sur les quatre pièces, ils avaient précisément choisi celle qui était encore habitée, et où ils avaient pris le droit d’estimer qu’ils pouvaient impunément bouleverser un lieu qui n’était pas le leur (qui plus est, en ma présence), et s’ils allaient tout remettre en place ou maintiendraient leur position de nouveaux maîtres des lieux...