Je n’ai pas parlé d’Aiko, la petite Japonaise aux allures et réactions d’enfant. Un peu réticente au départ, elle s’est très vite passionnée pour les deux partitions qu’elle aurait à interpréter ; notamment Germain, la pièce pour wood-block, qui l’a emballée parce qu’elle devrait y pousser des cris. Par la même occasion, et par un drôle de hasard, s’est résolu le « problème » de Thibaut la pièce pour « instrument-mystère » qui suit Raoul, l’une des pièces pour violon. Je leur ai avoué que je ne savais qu’en faire. Aiko, prenant « mystère » dans le sens de « mystérieux », a proposé le marimba ou le vibraphone qui tous deux pouvait conférer à la pièce un « caractère mystérieux ». Je ne l’ai pas corrigée. Nous sommes montés à l’étage où est entreposé son matériel de percussion. Tout excitée, elle m’en a fait une démonstration sur chacun des instruments. À ce moment-là, face au plaisir qu’elle y mettait et à l’évident charme des sonorités, j’ai renoncé tout à fait au « mystère » pour lui substituer « mystérieux ». Elle m’a demandé de choisir. Je lui ai demandé lequel elle préférait. « Le vibraphone, ça fait plus mystérieux. » Alors, va pour le vibraphone... Comme la pièce ne comporte aucune indication, elle m’a demandé si elle pouvait la jouer comme elle l’entendait. « Oui. » « Avec toutes les nuances que je veux ? » « Oui. » Elle a bondi de joie...