À l’issue du récital, nous avons servi des cocktails ; je les avais préparés dans trois saladiers avec l’aide de Jacques ; ils étaient accompagnés de sandwiches anglais confectionnés par Éléonore et des pâtisseries polonaises sorties des mains de Douchka*. Nous avions placé le tout sur la table de la cuisine en laissant la fenêtre fermée jusqu’à la dernière note**. Ça a été une réussite. Mercedes était garée en face ; j’y ai emmené Valérie (elle était estomaquée)***

 

* une petite « Cosette » polonaise qu’Éléonore avait plus ou moins recueillie (note du 17 septembre 2021)

** la fenêtre de la cuisine donnait directement sur la salle à la verrière (note du 15 septembre 2021)

*** le 23 juin, c’est-à-dire près de dix jours plus tard, se conclut par cette phrase : « Je n’ai toujours rien dit de la fête. » J’ai été étonné de n’en trouver aucune trace par la suite et je me souvenais très bien de l’avoir relaté. Ce qui figure ci-dessus est extrait du Journal d’un homme en mai, seconde version (la première était uniquement consacrée à V.), entamé des années plus tard. Je me demande aujourd’hui si je ne l’avais pas écrit pour Mai et si, effectivement, je n’en avais rien dit dans mon journal. Dernière « bizarrerie » et non des moindres : Domicile conjugal a été enregistré : onze pièces interprétées par Valérie, la douzième (Fa que je voulais réécrire), par moi-même. Cela s’est fait à l’appartement et sur mon piano. Je n’en retrouve aucune trace et n’arrive pas à croire que je n’ai pas rapporté un fait d’une telle importance (pour elle qui s’était donné tant de mal, y avait consacré tant de temps, pour moi qui les voyais concrétisées). Ça me semble tout bonnement impossible. Dernier recours, puisque ce que j’utilise pour ce journal provient de la saisie : relire le manuscrit… Je pense que ça a dû se faire entre le 15 janvier où j’écris : « Nous avons reparlé de Domicile conjugal qu’il faudrait remettre en route… » et le jour de la fête (puisqu’à cette date Valérie avait joué sur son piano et que le mien était à Roubaix) et vraisemblablement peu de temps avant la fête. Mais je doute fort d’avoir sauté un passage, ne serait-ce que quelques lignes, à la saisie, et précisément celles-ci (note du 14 septembre 2021)