À un moment donné, alors que nous parlions du projet des douze pièces, elle m’a dit qu’elle s’y préparait, « à tout hasard ». Elle ignorait si Anne était intéressée, puisqu’au départ je m’étais retrouvé avec deux pianistes. J’ai cru comprendre qu’elle désirait vraiment les exécuter, être « l’élue », et attendait de moi une décision en sa faveur ; et j’ai eu envie de lui dire : « Non, pas Anne. J’aimerais que ça soit toi qui le fasses… » Aurai-je le cran de le lui dire la prochaine fois ? Ce sera l’occasion puisqu’il est convenu que nous nous rendions chez Richard pour une mise au point de ce qui dans mon esprit prend de plus en plus le nom « d’opéra »