Une composition est une proposition, particulièrement dans le cas du journal où l’idée, la démarche priment la fidélité absolue. Je ne suis absolument pas opposé aux variations, aux glissements que les interprètes, volontairement ou non, peuvent lui apporter. Au contraire. Rodolphe, à l’image d’autres pièces, est une idée, un ton. Une croche de plus ou de moins dans une succession de staccatos n’a pas vraiment d’importance dans la mesure où il y a un rendu d’ensemble. C’est le rendu qui m’importe, celui que doit conférer à la pièce l’alternance des staccatos et des glissandos. C’est ce que je lui ai expliqué. Je ne suis pas sûr qu’il m’ait réellement compris, comme moi-même je ne comprends pas que de prime abord il ne respecte pas la partition. Il lit mal ce qui est écrit, et cette confusion me surprend, et m’a d’autant plus surpris qu’il m’a été difficile de trouver la manière de le lui dire (mais d’un autre côté, son interprétation irrespectueuse – involontairement : il s’est instinctivement basé sur un système 3/6 classique – n’est pas sans intérêt : c’est une proposition – même si elle s’est faite malgré lui – et je ne peux pas ne pas en tenir compte)...