Répétition de chant. J’étais d’une tristesse infinie, dégoût total, j’ai eu un mal fou à m’y mettre, ai même failli, à un moment donné, tout annuler. Mais comme il n’y avait pas de raison qu’ils pâtissent de mon état, j’ai fait un effort. L’effort s’est révélé bénéfique, et concluant ; c’est sans doute l’une des meilleures répétitions depuis le début. Nous avons surtout travaillé les nuances et j’avoue qu’à deux ou trois reprises et durant quelques instants, j’ai été bouleversé. N.-D. du Carmel prend véritablement forme. Jusqu’à présent, je n’avais guère d’idée – et pas tellement le goût aux idées – quant à sa forme d’ensemble. J’ai donné quelques indications ; ils m’en ont apportées. Le tout fait que ça prend véritablement forme et je suis ravi que tout ne vienne pas de moi, qu’ils aient leur apport, leur rôle dans l’élaboration sensible de la pièce. Je regrette seulement de ne pas savoir encore pleinement m’extérioriser en tant que chef. Ça me semble décidément très difficile. Mais petit à petit ça vient, et il faut que ça vienne, car c’est de moi, en tant que conducteur, que dépendent l’intelligence et la vie de la pièce (mais en vérité de toutes les pièces)... En fin de répétition, nous avons revu Fête-Dieu pour le plaisir. Ça a été décevant, il faudra la revoir, la retravailler. Puis, à ma demande (j’avais aussi envie de chanter), nous avons vu Philippe et Jacques, Thierry et moi, puis Jacques qui manifeste toujours le même désir et la même impatience de la chanter. Tout cela m’a un peu remis en place...