Coup de fil de Guy deux heures avant le rendez-vous ; je craignais qu’il n’annule ; non : il ne connaît pas Lille, me demande d’aller le chercher à la gare. En sortant, je suis tombé sur Marie, elle m’a accompagné. Au retour, Richard m’a appelé pour me demander de venir le chercher ; j’y suis allé, tandis que Marie et Guy faisaient connaissance via leurs instruments. Dans la voiture, j’avais dans la tête les premières mesures de Jeanne d’Arc que je venais d’entendre ; ça me semblait prometteur, d’autant que l’accord entre alto et cor se faisait très bien et que leurs propriétaires avaient l’air de bien s’entendre... Richard n’était pas très en forme, est resté absent durant toute la séance ; séance longue puisqu’il ny aura pas moins de dix-neuf prises, un record. C’est Guy, jamais satisfait, qui en réclamait encore et encore, alors que les cinq, six premières étaient très bien, j’étais très satisfait. « Il faut que ça soit parfait », dit-il. C’est tout à son honneur, je ne saurai le lui reprocher, mais il y avait dans cette accumulation quelque chose de vain dans la mesure où il a très vite été clair qu’un palier avait été atteint. Phénomène habituel : au-delà de quatre ou cinq prises, un arrêt s’impose ; Guy n’y a consenti qu’au bout de la quinzième, et, effectivement, ce sont les trois suivantes et dernières qui ont été les meilleures ; ça ne sera sans soute pas nécessaire que jécoute les précédentes...