Bert. Café, fondant (de l’explosion de cette pâte liquide dans la bouche, d’une richesse telle qu’à chaque fois je pense à la formidable et terrible agression que doit être pour le corps ce fluide de beurre, d’œufs et de chocolat). Je rentre exténué, me change. Maison déserte. J’achève V puis W, X (?), Y (?), Z. Quelques beaux textes pour finir me font regretter d’être parvenu à la fin. Et puis, je lis les deux dernières lignes. Le texte s'intitule « Zoo », je suis à la page 1 010 et lis : « Je suis l’auteur de Microfictions. Un livre qui d’après mon amie était passé directement de l’imprimerie au pilon. » C’est convenu, bête, presque stupide. Une telle somme, une telle masse de travail et d’ « imagination » qui se voit infliger cette pitoyable chute. Il en fallait une. En fallait-il une ? De ce fait, je me suis demandé si, au lieu de la réunion de textes épars, il ne s’était pas agi d’une réelle construction (mais alors il n’aurait pas fait l’impasse sur la lettre Q). Ou alors a-t-il écrit ce texte en tout dernier, effectivement, simplement pour qu’il y ait effectivement une fin. En fallait-il une ? Non. Ce devait être une ronde, une spirale, un mouvement sans fin, une scansion immuable, un battement obsédant qui automatiquement aurait ramené à la première page...
10 mai 2007