« Dans la bourgeoisie libérale et chez la plupart des intellectuels, qu’ils soient de droite ou de gauche, l’idée d’une sphère de coprospérité réunissant tous les pays d’Asie sous le leadership japonais suscita de nombreuses réactions positives. On se mit à rêver, en prenant pour modèle le pacte social unissant les individus à l’empereur au sein de la nation, d’une union politique et culturelle où les pays abandonneraient leur égoïsme pour créer un ordre historique parfait, où chacun serait respecté dans son autonomie tout en ayant le sens de sa responsabilité vis-à-vis de l’ensemble. Cette position, que soutient par exemple le philosophe Nishitani Keiji, partage avec le colonialisme français l’idée que la domination physique des peuples est justifiée par l’ambition de les éclairer intellectuellement et spirituellement. Dominer par la force et libérer par l’esprit. »