« Comme l’écrivit l’historien des idées Hashikawa Bunzô, qui avait 18 ans en 1940 : “ Le Mouvement romantique japonais tel que nous l’avons vécu ne disait rien d’autre que : Il nous faut mourir ! C’est pourquoi je veux y voir une forme prémonitoire de l’inéluctabilité de la défaite. ” Pour tous ceux qui ont été sensibles à cet esprit, la guerre n’était pas un moyen pour obtenir quelque chose, mais, de façon ironique et noire, le seul acte de survie possible. Le Japon, enfermé dans la modernité occidentale comme l’homme kafkaïen dans sa conscience, n’avait d’autre solution à leurs yeux que de se lancer dans la guerre, pour que les individus puissent ainsi une dernière fois sentir et prolonger la pureté du souffle national. Il n’y avait à l’horizon ni paix ni après-guerre, seul importait un engagement immédiat, complet et sans retour. La lumière se trouverait dans la ruine. »