« Elles [les œuvres des nihonga] ont une dimension incantatoire et magique, comme les fétiches de type Nénette et Rintintin en France au cours de la Première Guerre mondiale. »
Pour moi, Rintintin est un chien d’une série états-unienne des années cinquante (le nom n’est pas une traduction ou une adaptation).
Après vérification : il y a bien eu un chien nommé Rintintin qui a été une sorte de mascotte durant la première guerre (et qui, par la suite, a servi à de nombreux films, de télé ou non). Mais plus important est ce qui précède au sujet des nihonga (les peintres de style japonais – peintres académiques, en somme) qui, en 1944, se réunissent au Meiji jingû (important sanctuaire consacré aux mânes de l’ancien empereur) en apportant avec eux « cinq mille tableautins qu’ils souhaitent faire purifier avant de les offrir au ministre de l’Armée de terre ». « Ce ne sont plus des œuvres d’art au sens courant, mais des images votives dont on espère qu’elles attireront la faveur du ciel et protègeront le pays. » (Je souligne au passage l’emploi impropre du « dont ».) (Mais était-ce de leur propre initiative ? Il ne me semble pas que ça soit précisé – Lucken écrit « ont rendez-vous au Meiji jngu ».)