Nouvelle méthode de lecture. Le rayon à vingt-cinq centimes chez Pêle-Mêle (le purgatoire, la dernière ligne avant la poubelle) était très maigre et j’en avais à peine tiré une dizaine de livres. Pour compenser, ou me consoler, je me suis rabattu sur celui des à un euro pour ma propre consommation et, éventuellement, la vente. J’en ai tiré une demi-douzaine, choisis, si j’excepte quelques noms que je connaissais, au hasard – hasard tout de même dirigé et contrôlé puisque je me suis fié à la facture et à l’encombrement : privilégier les « jolis », et les fins contre les gros. Je m’aperçois que je lis peu ces temps-ci, je m’en sens coupable et pour combattre cette culpabilité et retrouver le droit chemin, j’ai eu l’idée d’appliquer à nouveau la méthode de lecture en parallèle, mais cette fois appliquée à plus de deux livres et sans qu’il n’y ait de lien entre eux (quels étaient les deux de l’expérience précédente ? il s’agissait de deux femmes, le premier avait le Japon comme décor, le second était de Michèle Lesbre). En l’occurrence, ils sont au nombre de huit : six du rayon « un euro », deux autres du rayon « vingt-cinq centimes ». Je poserais donc la pile des huit à côté de moi, lirais quelques pages du premier avant de lire quelques pages du suivant, ainsi de suite jusqu’au dernier avant de revenir au premier. C’est ce que j’ai fait hier soir, au salon, avant de monter dans mon bureau. Certains d’entre eux me tomberont des mains au bout de quelque temps, lesquels ?... En fait partie Bravo, de Régis Jauffret, un vieillard qui, apparemment, va raconter sa vie ; ça m’a donné l’occasion de demander à Sosthène ce qu’il avait pensé de Microfictions que je lui avais offert il y a quelques années : « je ne l’ai pas fini, je prends mon temps et la succession de petits textes y incite »…

 

3 février 2020