« Ce qui vient, même les maladies – justement parce qu’elles sont effrayantes –, on prenait grand soin de l’accueillir avec tous les honneurs, avant de le reconduire aimablement. En flattant d’une manière égale, comme les dieux, tout ce que l’on considérait venir de l’Au-delà, même les divinités des épidémies, on espérait qu’elles s’en retourneraient en causant de moindres dégâts. La psychologie semble fonctionner ici sur un mode double et, depuis l’époque antique, au Japon, l’attitude à l’égard des visiteurs venus d’ailleurs a toujours reposé sur la reproduction de ce fonctionnement. […] C’est pourquoi l’expression “ belle variole, churakasa ” n’est pas une simple expression ironique, mais revêt également le sens d’une glorification. À travers cette expression, nous est parvenue la croyance qu’il était de mise d’accueillir toute créature venue du lointain au-delà des mers, comme relevant nécessairement du beau. »