« En fait ce qui caractérise les Japonais, c’est « l’esprit de corps ». […] 70 % des Japonais vivent aujourd’hui dans la communauté urbaine, et leur mentalité est la même qu’autrefois. C’est une mentalité de classe moyenne qui adhère à un concept que nous appelons Amae, du verbe Amaeru, signifiant : présumer et dépendre de l’amour de l’autre. Le psychanalyste britannique Michael Balint décrit très bien ce phénomène. Lorsque vous dîtes : j’aime, cela signifie que vous êtes dans un processus actif à l’égard de quelqu’un ou de quelque chose. Mais derrière cela existe également un processus passif : c’est le désir d’être aimé. En japonais on ne peut pas dire : je t’aime¸ d’un point de vue actif… il n’y a pas de mot. L’amae, c’est ce concept d’instinct de l’homme, tendant à créer une harmonie totale avec son environnement. La sensibilité des Japonais est donc très aiguë et il leur est facile d’ « entrer dans les chaussures des autres ». Mais ça n’est pas l’altruisme. C’est un instinct de conservation de l’harmonie de son environnement et un sentiment inné de dépendance vis-à-vis de l’ “ autre ”. »

 

C’est un Japonais qui parle.