En le rangeant à sa place, je me suis étonné qu’il n’y ait pas d’autres livres de Soljenitsyne alors que j’étais persuadé d’en posséder au moins un autre, un exemplaire broché qui comportait deux textes de lui, dont Denissovitch. Je l’ai trouvé dans la souffrance ; il s’agit d’un exemplaire de France Loisirs qui comporte, outre Denissovitch, La maison de Matriona ; je me suis alors souvenu de m’être posé la question de la conservation de l’exemplaire chez 10/18. Pour je ne sais quelle raison (et je comprends à présent pourquoi j’avais conservé le second), je l’ai feuilleté, ai comparé les préfaces qui sont différentes, puis le premier paragraphe pour vérifier s’il s’agissait de la même traduction. Ce n’est pas la même. Voici ce que donne le premier paragraphe de Denissovitch : « À cinq heures du matin, comme tous les matins, on sonna le réveil : à coups de marteau contre le rail devant la baraque de l’administration. De l’autre côté du carreau tartiné de deux doigts de glace, ça tintait à peine et s’arrêta vite : par des froids pareils, le surveillant n’avait pas le cœur à carillonner. » Je note à l’instant que la page titre de l’exemplaire 10/18 a été arrachée (comment se fait-il que je ne l’ai pas noté plus tôt ?) et je n’ai pas le nom du traducteur. Celui de l’édition France Loisirs (en réalité, ils sont trois, Maurice Decaillot, Léon et Andrée Robel) écrit : « Cinq heures du matin. Comme tous les jours, sonne le réveil ; à coups de marteau sur le bout de rail qui pend près du baraquement de l’état-major. Les coups saccadés ont du mal à traverser les vitres et les deux doigts de givre dont elles sont recouvertes et, bientôt, ça cesse. Il fait froid. Le gardien n’a aucune envie de sonner longtemps. » Instructif… Je vais peut-être réessayer avec cette autre traduction…
16 septembre 2012