La fenêtre a beau être ouverte toute la journée, ça pue le tabac et alors que je n’ai fumé qu’une seule cigarette dans mon bureau, à l’instant, avec la suite de Reflets qui, finalement, me plaît. J’étais réticent au départ, et à présent, ça me passionne. Je n’y apprends pas grand-chose, mais c’est fait avec intelligence, pertinence (c’est presqu’un pléonasme puisqu’il s’agit d’elle) et efficacité. Je l’ai lu durant la journée, par bribes, avec chacune de mes cigarettes sur la terrasse. Une chose aussi rend ce texte plus attrayant qu’un quelconque essai : elle y parle aussi d’elle-même en tant que femme, se met en scène. Le thème s’y prête, bien sûr, mais une autre ne l’aurait pas fait ou peut-être pas avec cette simplicité, cette honnêteté. (Il y est bien sûr question de l’homme et de la femme, et beaucoup de sexe, voire exclusivement – mais qu’y a-t-il d’autre entre une femme et un homme, finalement ? –, et je pense à moi, bien sûr, moi en tant qu’homme, mais aussi en tant que fervent de « l’amour » solitaire, de contemplateur de l’image, l’image de la femme, plutôt que la femme elle-même…) J’ai passé l’après-midi à la suite de l’épuration, c’est long et saoulant, et vaguement déprimant : passer tant de temps à des livres que je ne vends pas ou ne vendrai pas (que je vendrai, mais pour si peu de bénéfices à présent). Puis nous sommes allés à Rivemeux, soleil au départ, puis, alors que nous étions installés à la terrasse du Cap Nord, pluie. Nous avons fini à l’intérieur, près de la cuisine, mais nous sommes retournés sur la terrasse pour le dessert et le café, le grain était passé. La marée était haute, le ciel éclairé ; mais pas de rayon vert, l’horizon était nuageux. (Il faudra tout de même qu’un jour j’aille arpenter la « falaise » d’un côté et de l’autre de la digue…)

 

24 juin 2022