C’est comme l’épousée d’un mirliton qui après avoir sucé toute la sueur de sa bile s’habille de pourpre et d’afghan, se mutile pour la joie simple d’une traversée de l’histoire. Elle n’a pas cure des dents-de-lions, leur préfère le mutisme des sourires et des au-revoir déchirés (ou déchaînés ? je n’arrive pas à me relire)…
99 « C’est un de mes souvenirs… »
Elle parle d’une amie qu’elle n’avait pas vue depuis trente ans. L’une évoque des souvenirs que l’autre (Nancy) est incapable de sortir de sa mémoire (je vois très bien de quoi elle veut parler), et son amie dit : « C’est un de mes souvenirs fondateurs, et toi tu figures dedans. Tu ne peux pas l’avoir oublié. Qu’est-ce que je deviens, moi si tu ne te rappelles pas ? » C’est sa question qui m’intéresse et me trouble beaucoup… C’est-à-dire qu’elle ne serait rien si elle était absente de certains souvenirs de son amie ?
104 « Tous, nous… » Non, pas moi… et plus bas : « Nous… Nous… nous… » Non, pas moi…
« Tous, nous vivons […]. » « Le roman […] nous rappelle […]. » « Nous les recevons […]. » « Nous savons être […]. » « Nous employons […]. » Etc. Et ailleurs « notre liberté ». C’est le « on a gagné » des supporters de match de foot…
107 « La littérature nous… moi. »
« La littérature nous autorise à repousser ces limites, aussi imaginaires que nécessaires, qui dessinent et définissent notre moi. » Ôtons le « nous » et on s’y retrouve. Quelle sentence, je suis déçu, elle me déçoit. Je rectifie : « La littérature peut autoriser à repousser ces limites […] qui dessineraient et définiraient le moi. »
28 octobre 2021