J’ai bu un café, allumé une cigarette, le ciel s’est dégagé, le soleil faufilé. Je venais de retirer ma ceinture et, comme mes lombes menaçaient encore, je l’ai remise pour prendre le chemin de la grande librairie du centre. Tivoli, coude à droite au niveau de Bucciali, ça monte un peu, passe devant un square dont j’ignore encore le nom, ça descend et me voilà rue Faidherbe, Logne n’est pas bien grande. Objet : un livre pour Doriane. Éléonore m’avait dressé une liste, Mittford, Ishiguro (Remains of the day), Benson, Coe. Rien de tout cela, il n’y a que les nouveautés et des best-sellers. J’y suis resté un bon moment, ai vu un Houellebecq qui m’était inconnu. En désespoir de cause, et il fallait bien que je sorte avec quelque chose pour Doriane – et la section art est misérable –, j’ai fait ce que je ne me serais jamais imaginé faire un jour : appeler Éléonore dans le magasin. Portable à l’oreille, j’ai parcouru les allées, lui ai indiqué des noms, elle m’en a fourni d’autres. Rien. Le trou, l’abîme. (Aller chez les libraires, oui, mais si je n’y trouve pas ce que je veux ?... Sur la route du retour – ça grimpe, je n’en pouvais plus –, je suis passé devant la librairie d’ici, ai marqué un temps d’arrêt : et si j’y trouvais l’un des livres que m’avait conseillés Éléonore ? Finalement, j’ai poursuivi mon chemin.) (Je suis de nouveau tombé sur le Noir d’il y a deux jours qui voulait me taper de quelques euros ; la dernière fois, je n’avais que quelques pièces jaunes, aujourd’hui rien : « pas même deux ou trois euros ? » « non » « et une petite coupure ? » « non, rien » si, un billet de cinquante, je ne le lui ai pas dit. Je pense qu’il s’agit de celui de cet été, et j’ai l’impression que je vais souvent le trouver sur mon chemin.) (Incidemment, il n’avait pas de masque, je n’ai pas eu la présence d’esprit de le lui dire...)
30 janvier 2021