Parler des poèmes de Sébastien... Je lui ai envoyé quelques lignes qu'après coup j'ai regretté et d'avoir écrites et, surtout, d'avoir envoyées. La tentation – presque machinale – de se substituer au critique est trop forte. J'ai tâché de l'éviter, mais c'est insidieux et donc difficile. Et comment être franc, honnête sans heurter, blesser ? J'ai tâché de ne pas me défiler, et d'être de cette honnêteté-là. Je l'ai été un peu trop, même si mon « jugement » a été positif ; avis positif qui m'a poussé à lui avouer que ce que j'avais précédemment lu de lui m'avait « franchement déplu ». Je ne le lui avais pas dit à l'époque, avais donné une opinion vague, imprécise, ce vague que m'inspire ce type de texte, ce type de ton et d'écriture, face auxquels je suis démuni, impuissant : je n'y rentre pas, ou peu. J'en reconnais les qualités (absentes de ses précédents poèmes), mais suis incapable d'y pénétrer : je reste irrémédiablement à la porte, à peine entrouverte, cette même porte qui m'interdit l'accès à la chorégraphie, ou à la sculpture, par exemple. De la même manière, il s'agit d'un langage résolument étranger dont je ne conçois pas les règles, pas les codes. Que dire donc face à cela ?...(Sinon, tout de même, que quelques passages, quelques phrases m'ont atteint et transpercé...) (N'est-ce pas suffisant ?...)

30 septembre 1999