Journée calme et lente à ne pas faire grand-chose, sinon penser et réfléchir (autant que faire se peut). Et lire. Lire Hallier et confronter sa rage, sa détermination, ses élans, ses soubresauts, sa prolixité avec ma douce apathie actuelle. En l’occurrence, l’apathie me pèse, ou, pour le moins, me gêne. Il écrit beaucoup, il écrit trop, parfois n’importe quoi, mais il écrit. Et sa détermination, son opiniâtreté alors qu’il est aveugle, qu’il vient de perdre la vue, m’époustouflent. « Je suis aveugle, mais pas aveuglé. » Alors, il casse des bouts de bambou, les trempe dans l’encre de Chine et dessine, dessine à l’aide d’un étrange appareil, dont j’ai oublié le nom, qu’il lui permet d’agrandir quatre-vingt fois ce qu’il produit. Y a-t-il des traces quelque part de ses dessins qu’il a exposés ?...