Clara
(comment ne pas songer à mon propre texte d’il y a vingt ans ?) est sans conteste la meilleure du recueil, et
celle que je préfère ; d’une certaine manière, elle m’épate eu égard à ce que
j’avais précédemment lu de Sébastien (je veux dire : une grande maîtrise acquise
en un temps relativement court – et si j’excepte After the requiem qui
figurait déjà dans un numéro de La Porte). Je peux bien avouer
maintenant qu’au départ, premier texte, je me suis un peu ennuyé (convention,
redites, maladresses, voire bourdes) et, sans craindre le pire, je
n’attendais guère d’améliorations. À présent, je sors enchanté de ce
recueil. De toute évidence, le parcours a été choisi, bien calculé ; Sébastien,
sagace et intelligent (voire rusé), a parfaitement mené son train, en le faisant
s’arrêter là où il le voulait, là où il le fallait : dans un grand éclat fait de
tension, de fièvre et de passion. Belle écriture, de surcroît... Je note au
passage quelques clins d'œil autobiographiques et une phrase qui, pour je ne
sais quelle raison, m’a frappé : « Je la rassurai d’un signe de tête et pris sa
main pour la presser sur mon pantalon, à l’endroit où mon sexe se tordait. » C’est ce dernier point qui m’a frappé : le sexe
qui se tordait... J’ai souvent pensé à Mandiargues, en
partie du fait du motocycliste qui apparaît à deux reprises. Quelques notes prises en cours, crayon
gris...