Sibelius je n’accroche décidément pas. Mais j’ai juste à côté Jean-Edern et L’honneur perdu de François Mitterrand qui s’imposait après Le Refus, et il se trouve que je l’ai, ça tombe plutôt bien, les deux m’attendaient l’un à côté de l’autre depuis des années. Je le lis donc, avec ferveur et enthousiasme. Je me doutais bien que Mitterrand n’était pas tout rose (pourquoi échapperait-il à la règle première des hommes de pouvoir ?), mais je lui trouvais, disons, un certain charme, un certain attrait ; une once de différence. Tout ici bascule et il est ravalé au rang des petits, mesquins, insignifiants, cuistres ; des hommes sans classe, sans style. Le croire ou ne pas le croire ? Quelle est la part de vérité ? Qu’importe, Jean-Edern ne peut qu’avoir raison, puisque de toute manière la vilenie, l’ignominie, la saleté sont bien le fait du pouvoir ; certainement pas l’intelligence, puisque l’intelligence n’a nul besoin du pouvoir, puisqu’elle est elle-même pouvoir… Cette nuit, j’ai jeté un œil sur le réseau. Hallier. Mort le 12 janvier 1997, à Deauville, décès mystérieux, alors qu’il faisait sa promenade quotidienne à bicyclette. On a parlé d’assassinat.
(Mais n’était-il pas tout aussi mystérieux que cela soit survenu
alors qu’il était à bicyclette : n’était-il pas aveugle ?)
16 juin 2006