Autre « idée » : prendre comme extrait, la première et la dernière phrase d’un livre :
« Émilienne est morte hier, à la fin de l’après-midi. Un sourire léger qui allait s’amplifiant, il avait débuté aux lèvres, il gagna tout le visage, s’empara des yeux fermés, il s’épanouit et l’enveloppa, elle baignait dans ce sourire qui émanait d’elle, sous mes doigts l’artère battait plus fort, le sourire se déploya autour d’elle, il devint comme palpable, il envahit toute la chambre et je le sentis autour de moi, c’était une brise légère qui m’effleurait, je respirais l’air même de l’amour, puis il devint plus puissant, la main d’Émilienne se crispa sous la mienne, elle fut tout entière soulevée, je sentis l’élan qui l’emportait et l’artère cessa de battre, mais Émilienne ne retomba que très lentement et l’immense sourire qui avait empli toute la chambre se retira, revint doucement au-dedans d’elle, laissant son visage détendu, exaucé, radieux. »
C’est bien ma chance, la dernière fait quinze lignes… Jacqueline Harpman a publié son premier livre en 1959 ; depuis elle en a publié une bonne trentaine. Qui est-elle ? Qui sont ces auteurs, autrices dont on n’entend jamais parler et qui remplissent les catalogues des éditeurs connus ?
4 décembre 2017