Éléonore est partie pour je ne sais où, ni elle du reste. Le peintre est resté une bonne heure, a pris des mesures de la cage d’escalier, puis des fenêtres de la cave (il me semblait qu’il l’avait déjà fait). Je me suis ensuite installé au soleil pour lire un peu (Haasse – enfin, la bonne orthographe) avec une cigarette (la deuxième) avant de me remettre à mes rayonnages. Il y a une vingtaine de minutes, elle est montée pour me demander si je voulais « go out » avec elle. « Where ? » « I don’t know. » « What for ? » « I don’t know, I just need to go out. » « On foot? » « No, by car. » « But I’m busy with my office. » En même temps, j’hésitais ; mais je craignais aussi que ça se solde par une série de magasins, elle ne peut pas s’en empêcher. Je n’avais pas donné de réponse définitive, et depuis ce matin elle a une petite mine (« I’m getting old », m’avait-elle dit lorsqu’elle avait remarqué mon regard sur son visage un peu défait). Elle est descendue, je m’y suis remis, avec toujours la même hésitation. Au bout de quelques minutes, je me suis décidé à l’accompagner ; mais elle était partie. Je n’avais pas entendu la porte claquer…  Je pense que je peux remplir, je remettrai les bureaux une fois que ce sera plein…

 

2 mars 2021