J'ai entièrement passé la journée à la maison, coucher tard, lever tard et, depuis le lever, je suis perclus de maux, courbatures, les genoux, etc. j’ai soixante-dix ans. Je poursuis la lecture de Guitry, de grands noms, d’autres moins, témoignages qui me semblent infiniment intéressants dans la mesure où chacun a son point de vue et que chacun d’eux, par voie de conséquence (beau truisme) donne un éclairage inédit. Tous s’accordent à dire qu’il n’était en rien celui que l’on s’imaginait (je le savais déjà), mais des points de détail peaufinent la figure du personnage. L’auteur ne dit rien de la manière dont il a recueilli ses témoignages, mais je suppose qu’il a adopté un système de questions qui devaient être les mêmes pour chacun. Reviennent régulièrement son incarcération, sa maladie (mais personne ne dit laquelle, encore que je m’en fiche bien, mais il est étrange que personne n’en dise rien), la manière dont il l’a supportée c’est-à-dire sans la moindre plainte (je pense instantanément à moi qui ne cesse de me plaindre du moindre mal), c'est-à-dire un prince jusqu’au bout, et puis l’enfant qu’il n’a pas eu et a peut-être regretté de ne pas avoir eu. Enfin, la dispersion de ses biens en peintures et sculptures, et la démolition de l’hôtel de l’avenue Élisée-Reclus (on parle de ses dettes, mais il possédait d’autres maisons, et ça ne justifie peut-être pas la démolition d’une telle habitation)...