[...] Mais davantage qu'enfant, je pense que je suis polonais. C'est peut-être ce que je voulais exprimer hier, c'est-à-dire que je me rends compte – et c'est la lecture de ce deuxième journal d'un Polonais qui me le révèle – que je suis polonais. Vraiment. Je ne vois pas d'autre explication à mon comportement que, malgré tout, je trouve idiot. Mais idiot ou pas, je ne peux rien contre. Je le subis. Subis mon caractère, ma nature profonde. Celle qui fait qu'aujourd'hui et ce depuis hier matin, je suis un enfant sans son jouet...

Je m'étais promis (juré ?) de ne rien écrire dans ce pad durant ces huit jours : vacances : lire et ne m'occuper que de mes textes en cours. Et puis, c'est irrésistible. Je lis et je pense aux notes que je ne prends pas, d'autant que c'est un journal que je lis, et à ce que note G., j'ai envie d'ajouter mes propres notes, comme un parallèle, une réponse, un dialogue entre lui et moi : lui en 1960 en Argentine,
moi maintenant, 98, en Angleterre. Alors, je succombe et je tire le carnet de mon blouson pour le remplir de notes... Je me trouve dans un coffe tea aux Leas où je prends un café. Temps merveilleux. Paix, tranquillité.

31 août 1998