La seule terrasse disponible était celle du Brasseur à l’ombre de l’église. Au bout d’une minute, un homme et une femme accompagnés d’une gamine ont demandé à partager notre table. « Ça fera un peu de convivialité, ça devient rare dans notre siècle », a-t-il dit. J’ai acquiescé en regardant la gamine tremper ses frites dans un petit pot de chocolat liquide, jusqu’à ce que je me rende compte qu’il s’agissait en réalité de pâte à gaufre en forme de grosses frites. Je craignais que le type n’engage la conversation ; ça n’a pas été le cas, même si, à un moment donné, il nous a demandé si nous voulions goûter aux frites en gaufre. Ils sont restés peu de temps. Pendant ce temps, Éléonore me montrait ce qu’elle avait acheté chez Emmaüs afin de m’orienter dans mes prochains achats (parfaitement illusoires, je le savais déjà). Ma bière m’est vite montée à la tête, Éléonore est allée acheter des frites (vraies, celles-ci) à la friterie d’en face. Une fois rentré, je me suis installé dans le sofa jaune pour y finir La nuit de Noël. À plusieurs reprises, j’ai failli m’endormir...

 

9 avril 2011