Je préfère Godard qui parle dans le « débat » télévisé à celui qui montre. Il y a un décalage qui me pousse à dire que Deux ou trois choses est intellectualisé. Il est sensible, sincèrement touché et il l’exprime bien, mais cette vision documentariste des grands ensembles et de la prostitution de la vie moderne telle qu’elle apparaît dans les années soixante (et c’est vrai que ces vues de HLM, de cités nouvelles sont impressionnantes, à tel point que j’ai eu l’impression qu’il s’agissait de documents d’une époque révolue, comme si cela n’existait plus) est cérébrale. Marina Vlady est une belle femme désœuvrée qui finalement ne rencontre pas trop de problèmes. Elle n’est pas une ouvrière, une personne du peuple. Godard, aussi sincère soit-il, me fait penser à Breton qui pensait pouvoir changer l’esprit du prolétaire grâce au surréalisme. Godard fait un film louable sur un fait de société, sur un phénomène de civilisation, mais il ne peut être perçu que par quelques uns. De toute manière, je préfèrerais toujours le Godard qui parle, ou écrit. Mais qui parle, surtout...

 

25 juillet 2009