Je l’ai achevé. J’en sors songeur et plus sceptique que je ne l’étais, tel que peut l’être, je pense, l’auteur lui-même qui a dû entreprendre cette tâche avec le désir de comprendre. Comprendre ce qui se passe… J’avais dit en achevant Brody qu’il n’était pas impossible que Godard soit un fumiste. Sous réserves de vérification du sens exact (peut-on être fumiste tout en travaillant beaucoup ?), je le maintiens et y ajoute deux qualificatifs que j’ai rencontrés lors de cette lecture : retors et imposteur. À ces deux qualificatifs, j’ajoute deux noms rencontrés aussi : Straub et Mocky. Ils sont proches, sinon amis de Godard et on pourrait les ranger dans la même catégorie, à cette différence près que les deux premiers sont entiers, ne demandent rien à personne, ne vont pas à Cannes, ne visitent pas les radios et les télévisions, ne s’adjoignent pas des têtes d’affiche pour faire grimper le montant de la production... Le Robert dit : « Qui se moque du monde, farceur. » Puis : « Qui ne fait rien sérieusement, sur qui on ne peut compter. »
15 mai 2010