
« Quelque chose de divertissant à lire, de
léger, aujourd'hui », me suis-je dit ce matin en préparant mon sac. Sur la
tablette de la petite table (?) du sofa du bureau d’Éléonore, là où subsistent
les seuls témoins de mon ancienne présence dans cette pièce en matière de
livres, reposent une vingtaine d'exemplaires de La Petite Illustration,
théâtre. Le premier était La Jalousie, que je possède déjà et ai déjà lu
(pourquoi ce double ?) ; le second : Un Miracle. Je le lis à présent. Je
note à la page 8, acte premier, dans la bouche de Robert, le
charmant, oisif et désargenté : « Les gens n'ont que ce mot-là à la
bouche. Travailler ! Oui, travailler, n'est-ce pas, faire n'importe quoi pour,
non pas vivre, mais subsister ? » C’est commun et connu, mais c’est un appoint
bien venu à une partie de la conversation d'hier qui, bien sûr, avait tourné
autour du travail. Puis, dans le quatrième acte, l'apparition d'un aubergiste,
ancien ténor, qui appelle ses employées par des noms d'opéra...
C’est une curieuse pièce, qui ne ressemble pas aux autres où l'amant, la
maîtresse, les jeux de l'amour en règle générale, règnent et triomphent ;
j’en viendrais à douter qu'elle soit de lui. Il y a l'amour, bien sûr, mais
entre deux jeunes gens – amour presque ordinaire – qu'un insolite projet
d'invention mécanique réunit. Il n'empêche, c'était exactement ce qu'il me
fallait : divertissement, légèreté, futilité…
18 août
2000