Je l'avais interrompu avant ton arrivée, je suis en
train d'achever. « À cause » de ton arrivée, bien sûr, mais
surtout à cause de l’impossibilité que j’avais, à ce moment-là, de
supporter et de suivre ce flot furieux qu'est ce texte. Rien qu'un flot
impétueux, frénétique, débridé, gros, gras, exaltant, intarissable,
inextinguible. Ça coule et ça rugit, et ça finit par déborder. C'en est presque
trop. Trop d'un seul coup. Tant de mots, tant de choses, tant d'idées et
d'images à n'en plus finir. Ça essouffle, ça suffoque, ça asphyxie. C'est
l'Allemagne transformée en écriture, c'est remarquable...
8 janvier 1991 (dans une
lettre à Marcel)