Je me demande si je n’irais pas me coucher. Je ne sais que faire, à quoi m’attacher, mes mains m’inquiètent (et j’ai eu la très bonne idée d’aller jeter un œil sur le réseau pour n’en retenir que les cas graves où doigts et orteils se déforment, ça m’a démoralisé). Éléonore est couchée, je viens de regarder sans rien voir un doc consacré à Aalto (doc comme « docteur » – généralement on dit « docu », non, si ?). Auparavant, un film assez captivant Mademoiselle de Joncquières, grâce, intelligence et perfidie à la mode Laclos. Nous avons passé l’après-midi à Tourbe. Je l’ai déposée à sa banque, l’ai attendue dans la voiture avec des grilles de mots croisés et le livre que j’avais entamé hier soir, Pour seul cortège, qui reposait sur l’un de ses meubles à étagères à l’appartement (une histoire antique – j’allais dire « d’Antiquité » – qui ne m’intéresse pas beaucoup – je n’ai jamais beaucoup aimé ça – il me semble pourtant avoir aimé Salammbô – mais c’était il y a trente ans). Puis chez sa dermato à Lama (j’ai fumé une cigarette en considérant le décor autour de moi, Lama et le fiasco de son expérience urbaine, ses dealers, sa misère, pas fâché d’avoir quitté tout cela – mais elle a peut-être son pendant ici). Je me suis remis à Gaudé en pensant à mes mains (je vais appeler Humbert) avant que nous ne reprenions la route. Au retour, je suis allé faire quelques courses oubliées à la supérette (j’ai l’impression de ne pas arrêter de faire des courses), chocolat, oignons, puis ai préparé le repas. La journée a passé. Je ne sais plus si j’ai parlé du problème de toiture et de pignon (à Innocent, mais peut-être pas au journal – je pourrais vérifier, mais je n’en ai pas envie). La baie vitrée est à moitié ouverte, je fume, sixième ou septième, ça va – mais c’est l’une des causes probables de mes problèmes de mains). Il fait moins froid qu’hier… (« We need a dentist as well. » En effet, trouver un dentiste, mais aussi un ophtalmo, un podologue, un kiné. Je me demande dans quelle mesure nous n’allons pas garder nos habitudes médicales – et je pense à Tchiopère : il est irremplaçable. Après tout, avec Mola à mi-chemin, c’est vite fait…) (Tenter d’aller à la frontière pour acheter du tabac ? Rien ne dit sur le réseau qu’il faille une attestation pour les frontaliers. Mais à Mola nous ne sommes pas des frontaliers à proprement parler...)
10 février 2021