L’occupation états-unienne :
« Aussitôt en place, les forces d’occupation américaines frappèrent d’une mesure d’interdiction totale toute mention des bombardements nucléaires d’Hiroshima et de Nagasaki : les films réalisés furent saisis, les sites interdits aux photographes, dans les imprimeries de la presse, les caractères suspects (ceux qui, liés au vocabulaire de l’atome, auraient pu servir à évoquer le souvenir de l’événement) furent confisqués […]. » Ce dernier point est d’une suprême bêtise : supprimer des mots n’empêche pas de parler ou d’écrire. Les Américains (je ne dis pas les États-uniens) sont décidément d’une étroitesse rare. En relisant un tel passage, je pense de nouveau qu’il a vraiment fallu que les Japonais soient d’une bonté infinie pour accepter tout cela, puis pour, d’une certaine manière, oublier. (Et pardonner ? Mais oublier, c’est pardonner, et, contrairement à ce que prétend l’adage, ne pas oublier, c’est ne pas pardonner...)