Nous l’avons déposé à la gare, Éléonore l’a accompagné. En les attendant, j’ai mis France Culture. C’était une interview d’un certain Jean-Louis Fournier à propos de son dernier livre. Je l’ai laissé sur la route du retour, Éléonore écoutait aussi. Il parle de ses enfants handicapés, de son père docteur alcoolique. Éléonore a été étonnée que je ne le connaisse pas, elle a lu plusieurs de ses livres. Elle m’en a prêté un que j’ai entamé alors qu’elle regardait Robin des bois en français. Il a jamais tué personne mon papa. C’est court, constitué de très brefs épisodes de sa vie d’enfant, l'enfant qui regarde son père. Quel étrange personnage. À la radio, il racontait comment son père se saoulait et, le dimanche, avait institué une sorte de rite du suicide en se tranchant les veines à table, ce à quoi plus personne ne prenait garde. Je retrouve cet épisode dans le livre. Les autres sont du même acabit et j’ai peine à croire qu’un tel type puisse exister. Je note en outre qu’ils sont du Nord, et apparemment et plus précisément du Pas-de-Calais et de la région minière. Il n’y a que dans la région de Lens que l’on dit « gaillette » (que le correcteur accepte ?). Je lis sur la quatrième de couverture qu’il a travaillé pour la télé et a participé à Merci Bernard. Je n’ai aucun souvenir de ce nom. Le personnage à la radio était très attrayant.
26 décembre 2008