
À la page 38, rapport père et fils passant par
la pièce de monnaie ; l'auteur argumente à l'aide de deux citations : la
première de Jean-Joseph Goux : « Le père [...] est celui qui par la
conception apporte une forme ; comme le sceau sur la cire, comme
l'effigie frappée sur la médaille ou la pièce de monnaie. La paternité naturelle
est la frappe d'une monnaie, son impression, son estampillage. »
(c'est ce dernier mot qui me semble
important). La seconde est de Shakespeare (Cymbelin, III, 5)
: « We are all bastards ; And that most venerable man which I did
call my father, was I know not where When I was stamped. »
J’ai fait le rapprochement entre les deux mots ;
mais l'auteur propose comme traduction celle de Pierre Leyris : «
[...] était je ne sais où quand je fus fabriqué. » Le « stamped »
de Shakespeare (marquer, imprimer, estampiller) est parfait ; le «
fabriqué » de Leyris est d'une nullité confondante. Pourquoi l'auteur se sert-il
de cette mauvaise traduction qui n'éclaire en rien son propos ?...
Passage intéressant au sujet de l'art de la tapisserie chez les Navajos (p. 46
et suivantes) qu'utilise Ford dans le film. L'auteur mentionne le mot « blanket
» (couverture, tapis) qui désigne l'Indien et apparaît dans le film. Il laisse
passer le fait que « blank », c'est une autre forme de blanc (le vierge,
l'immaculé) et sachant que le centre du film, c'est la confusion entre le Blanc
et le Rouge, ce n'est pas un détail négligeable (le Blanc donc
contenu dans le mot qui désigne l'Indien)...
17 avril
2000