Nous étions à la librairie du bas de la rue, je venais de poser Houellebecq sur le comptoir. « Un paquet cadeau ? » J’ai dit oui en riant (c'était mon cadeau) tandis qu’Éléonore sortait sa carte de crédit, puis je lui ai demandé si elle pouvait avoir des livres en italien. « Ça dépend lequel, mais oui, c’est possible. Tenez, on vient de me demander “ en quête d’auteur ”, comment s’appelle-t-il déjà ? » L’ordinateur le lui a dit. « Ah ! Pirandello, Six personnages en quête d’auteur ! » (J’aurais pu lui dire qu’il s’agissait de Ferrante, mais j’ai hésité : aurais-je envie de lire le deuxième après le premier ?) Nous avons contourné la place pour remonter notre rue (j’aime bien cette place – mais j’aime toute la ville, vivement qu’il fasse doux), il y avait de la place juste en face de « chez nous » (oui, c’est bien chez nous), Éléonore s’est mise à préparer son bœuf bourguignon sans vin ni carottes, je suis monté, ai répondu à Innocent, ai fait la saisie d’hier, suis descendu pour l’apéritif, le bordeaux de Max pour elle, une Don’t panic pour moi. J’avais à peine eu le temps d’en boire deux gorgées et d’allumer une cigarette (tout en préparant la roquette pour moi et des carottes râpées pour nous deux) qu’elle m’a dit : « it’s ready ! » C’était délicieux (à la place des carottes, du chou vert, et du vin, rien). Les deux pâtisseries de la boulangerie de Roeux-Wim étaient insipides, je verrai le pain demain matin…

 

13 mars 2021