Je lis, distraitement, avec parfois des velléités d’arrêt, de renoncement ; mais je poursuis tout de même et, sans que je n’y prenne garde, ça rentre, ça s’infiltre et ça s’installe pour enfler, grandir, grossir, et, pour finir, prendre toute la place. Au début, il n’était qu’une poussière à laquelle je n’accordais qu’une vague importance (celle de la nonchalance, ou de la paresse) ; à la fin, c’est une mer entière qui s’est substituée à moi et m’a emporté. Je suis sûr que si, au dernier mot, je m’étais levé, j’aurais perdu l’équilibre et me serais affalé ; et ce texte est d’autant plus vertigineux qu’il m’a pris par surprise, à cet endroit du livre qui n’est pas la dernière page ni même l’avant-dernière, mais se trouve à quelque vingt ou trente de la couverture. Je lis, je parviens au bas de la page (sans savoir encore que je me trouve dans une chaloupe), la bascule pour ne plus avoir devant moi que quelques lignes ; et sur la page suivante : Annexes. Une vingtaine de pages suivent. Ça a été un choc