En anglais (je ne me souviens pas de l'avoir lu en français). Plaisant, sans surprises. Me reste à voir le film. Je relève malgré tout la réflexion finale au sujet du livre, c'est-à-dire l'abandon du livre pour la transmission orale d'avant le livre, ce dans l'attente que de nouveau le livre s'écrive. Pourquoi la perspective d'un renouveau, d'un recommencement ? N'est-ce pas justement l'occasion de faire, d'inventer plutôt que de recommencer ? Granger oublie (ou omet) qu'un livre n'est pas seulement un support et un transmetteur de connaissance : c'est aussi un objet, et principalement un objet de lecture. Il oublie (ou omet) la lecture. L'idée, et l'image, est belle de penser et de dire que l'on est la République de Platon, et donc Platon, parce que l'on a engrangé (Granger ?) la connaissance de ce texte, mais cette connaissance intérieure, et cette identification, ne sont pas un substitut au livre même et à cet acte qui consiste à placer devant soi une page emplie de signes que l'on va déchiffrer. Le mot dit ou pensé n'est pas le mot écrit et donc lu. Et cette vision de la connaissance, du savoir réduits à quelques « grands noms » (Swift, Einstein, Schweitzer, Aristophane, Lincoln,...) me semble très imprudente. Il ne parle plus de livres, mais de pensée. Dès lors, il s'agit d'une autre histoire...
8 juin 1998