Avant-hier, j’ai regardé Raising Arizona commandé sur le réseau. C’est une édition anglo-saxonne et, par la force des choses, je l’ai vu en anglais (états-unien) ; mais avec les sous-titres anglais. Y comprennent-ils eux-mêmes quelque chose ? Je n’en reviens pas d’un tel accent ; même avec le texte sous les yeux, j’avais du mal à retrouver les mots dans leur bouche. Il n’empêche, c’est du Coen, déjà dès le départ, et ça me plaît. Puis j’ai regardé « On n’est pas couché » avant d’achever Exley. Mais à la vérité, ça s’est passé d’une drôle de manière. Je lisais sans savoir ce que j’en pensais tout en me posant la question (je me l’étais posée de multiples fois au cours de la lecture) et, à un moment donné (j’étais à une vingtaine de pages de la fin), je suis revenu à la première page et ai entamé une seconde lecture. J’ai lu une vingtaine des premières pages avant de revenir à celle que je venais de quitter, puis suis allé jusqu’à la fin. Le lendemain, hier, j’ai poursuivi ma seconde lecture, c’est-à-dire que je suis en train de le relire. Que s’est-il passé et que se passe-t-il ? Pourquoi ai-je éprouvé le besoin à ce moment-là de revenir au point de départ ? Ce n’est pas lié à la compréhension générale ; j’ai souvent buté sur le vocabulaire assez recherché (presque trop ; c’est parfois à la limite du précieux, voire de l’ampoule) dont une partie m’était inconnue, mais ça n’a en rien gêné la compréhension du texte que je pourrais qualifier d’ordinaire (un « alcoolique » – quoique ça soit réducteur – se raconte : l’alcool, sa femme, ses enfants, l’enseignement, l’asile, sa passion démesurée pour le football – d’où le titre –, l’idolâtrie qu’il voue à un footballeur en particulier, ses rencontres, les bars). C’est donc limpide, sans la moindre surprise ou nouveauté dans les faits, dans le cours d’une histoire somme toute classique. Alors ? Et qu’est-ce qui m’a poussé et me pousse à le relire aussitôt ? (En le relisant, je suis stupéfait de retrouver avec une précision totale le moindre mot de ces pages que j’ai lues il y a une dizaine de jours, alors que je me souviens d’avoir peiné à cause de la fatigue et peut-être aussi du manque d’intérêt que je voyais dans ce qui semblait être une énième confession, autobiographie romanesque déguisée, à l’états-unienne – et je sortais de Tesich.) Je ne sais pas. À suivre (il n’est pas impossible que la relecture éclaire tout)…