Acheté ce matin, dans un prix
réduit...
J'aime le chef d'orchestre, je n'aime pas le compositeur ;
je n'aime pas le personnage, je pourrais peut-être aimer l'homme
qui réfléchit. Et qui parle...
Alternance de « notations » de diverses personnes et
de ses « répons » à lui...
Chapitre L'étincelle marginale que je viens de lire : des
choses étonnamment justes sur la technique, sur l'orchestration ; sur ses pairs,
quoiqu'il considère Satie comme un inventeur du
Concours Lépine, rejoignant en cela Gould :
« Il écrit des lettres, fait des dessins, ça ne va pas
plus loin. » À mon sens, la musique de Satie est vraiment une proposition, celle de la fantaisie, de la légèreté, de l'humour, de
la simplicité.
Mais aussi du ricanement.
C'est sans doute ce ricanement qui ne sied pas à Boulez ;
qui certainement lui ferait penser que ce n'est pas sérieux...
Entre le sérieux de Bach (si tant est qu'il l'ait été) et la
fantaisie de Satie, quelle différence foncière y a-t-il
vraiment ? (Bach dont je poursuis l'étude des préludes qui me font penser, parfois, qu'il ne « savait pas
écrire » : maladresses (?), légèretés, gaucheries qui
me font songer aux miennes dues à un manque de pratique
suivie de l'écriture. En les entendant aujourd'hui, quelques
siècles après, on salue et loue la hardiesse, l'invention,
alors qu'il s'agissait peut-être de fautes,
de dérapages ou d'erreurs de transcriptions.
Qui peut dire ?)
Satie a la grâce. C'est sans doute ce qui agace Boulez. À moins qu'il ne le perçoive pas...
Schumann, Schubert, Schufleur n'ont pas la grâce, car ils ne sont que les serviteurs poussifs et veules d'un émoi banalisé : formalisé pour l'expression du pathos et de la sensiblerie conjuguées (un Boulez futur dira sans doute de moi : « Ce n'est un compositeur, mais un brocanteur... »).
(Lyotard, p. 15, la musique « véhicule de sentiments », renchéri par Boulez. De quoi parlent-ils donc ?)
À suivre...
19 février 1999