
Midi, chez le dentiste. Je passe ensuite
à la Belette m'acheter des cartouches d'encre. Au rez-de-chaussée,
soldes de livres, une dizaine de bacs. Je ne peux faire autrement
que d'y jeter un œil. En vérité, puisque j'ai le temps, je
passe minutieusement tout en revue. Beaucoup de saletés, mais je
parviens tout de même à en extraire trois livres dont Tycho de
Leyde. Le titre intégral est : Les Cahiers de Tycho de
Leyde, artiste peintre, 1649-1702. En illustration de jaquette, le portrait
au chapeau rouge de Vermeer. Associant Vermeer et le nom de ce peintre inconnu,
j'ai immédiatement pensé qu'il s'agissait de lui, Tycho, en portrait. C'est la
raison pour laquelle j'ai acheté ce livre. Une fois rentré, je l’ai
entamé pour m'apercevoir que c'est un roman historique ; puis, en vérifiant
dans mon album Vermeer, que le personnage au chapeau rouge est en fait une
dame ; puis, en prenant connaissance de la quatrième de jaquette, que ce
Tycho-là est fictif. Sur le coup, je suis déçu – je m'attendais
à un « véritable » journal –, puis me dis que ça n'a aucune
espèce d'importance et le poursuis. Mais je ne suis pas sûr de l'achever,
car ça ne dépasse guère le stade de l' « intéressant ». Je
verrai en allant... Quoi qu'il en soit, je relève à la page 39, un
anachronisme : « Il avait toujours dans les poches de
son justaucorps force croûtons qu'il émiettait partout de ses mains sales, pour
calmer sa fringale, avec du chocolat... » Si je ne m'abuse, le chocolat,
sous sa forme solide, n'apparaît qu'au XIXe siècle. À
vérifier tout de même...
28 janvier 1997