J'ai entamé l'un des livres italiens bilingues
trouvés aux puces de Lyre. J'ai toujours évité les livres bilingues : davantage
que la compréhension, que le vocabulaire, c'est la couleur, l'essence de la
langue qui m'importe ; je ne veux pas de l'influence d'une traduction. Mais les
textes italiens sont trop rares (en vérité, c'est Éléonore qui les a trouvés et
me les a offerts), et je viens d'entamer l'un d'eux. À ma
grande surprise, il n'est pas bilingue, mais se présente sous une forme qui me paraît plus intelligente : la page de gauche est
dévolue au texte proprement dit ; celle de droite comporte des explications, des
définitions, mais uniquement en italien... Il s'agit d'un recueil de courtes nouvelles :
Novelle italiane del nostro secolo.
Nouvelles italiennes de notre siècle. J'ai lu la première, Al solito posto
de Buzzati, qui me laisse extrêmement perplexe. Je m'aperçois avec satisfaction que je n'ai pas eu
besoin du tout de me référer à la page de droite. Ça me rassure : Il
Viaggio de Pirandello m'avait un peu démoralisé, il y avait beaucoup de
vocabulaire qui m'était inconnu. Pirandello, justement. C'est la seconde nouvelle :
Fuga.
Je l'abandonne à la deuxième page pour passer à la suivante La bella degli
specchi, Mario Tobino (?), histoire de Lucca, celle de Lucida, la belle
veuve joyeuse qui s'admire dans les miroirs
et pactise avec le diable. A-t-elle été traduite ?... Puis un autre inconnu, Alberto Bevilacqua pour une
gentille histoire de veille de Pâques, scénario classique d'un coup de téléphone
d'une inconnue, présence invisible, amoureuse à distance du narrateur qui semble
l'appeler de son passé. Dieu ou diable ? rêve ou réalité ?...
27 juin
2000