Temps maussade, bruine, nous revenons des puces, Croûton (un peu misérables) et Poulines. J’y ai trouvé L’homme assis dans le couloir de Marguerite. Je le retournais entre mes doigts en m’étonnant que ce titre ne me dise rien. « Ça se lit vite et c’est une belle histoire », m’a dit la dame. En effet, trente-cinq pages. Je l’ai acheté pour moi, mais, en mettant les livres en ligne, je vérifie sa cote, à tout hasard, puis me demande si je ne l’ai pas. Je vérifie ; je l’ai, sans ex-libris ; je n’ai pas le moindre souvenir de ce livre. J’hésite à prendre mon exemplaire en meilleur état, finalement, le remets à sa place, reviens à mon bureau en me promettant de le lire, ça se lit vite, n’est-ce pas ? Je le feuillette, lis un paragraphe au hasard, page 33 : « De l’immensité indéfinie arrive un brouillard, une couleur violette déjà rencontrée sur le chemin d’autres endroits, d’autres fleuves, dans les moussons très lointaines de la pluie. » Puis l’entame, et au bout de quelques lignes, me rend compte que je n’y apprendrai rien, qu’il ne me sert de rien de le lire, c’est comme si je l’avais lu (je l’ai lu, je ne me rappelle rien, mais qu’est-ce que ça change ?). Je pense que je ne le (re)lirai pas…

 

12 juillet 2015